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La poésie de la foi s’abîme en Dieu. L’Art apparaît parfois comme un moyen de
toucher au sublime et les esthètes peuvent ainsi avoir le sentiment de s’affranchir des
bassesses de la condition humaine en s’y intéressant et en s’y frottant.
Il est difficile de définir la nature du phénomène poétique, quel qu’il soit. Mais en tout cas, ce type de création obéit à une recommandation biblique. En effet, l’auteur de l’épître de Jacques enjoint à ses lecteurs de « devenir poètes de la Parole » (Épître de Jacques 1.22.) La formule constitue un jeu de mots et elle n’est donc pas dénuée d’un certain humour.
Très riche de significations, elle représente la transcription dans la langue du Nouveau Testament, d’un hébraïsme : « faire la parole », résonnant pour sa part comme une incitation à mettre ses actes en accord avec une promesse verbale. Au cours de cette transposition, l’expression « mettez en œuvre votre parole » acquiert en quelque sorte une valeur ajoutée. Car en grec, elle en vient à recommander une ouverture à l’inspiration, comme dans le cas des poètes, et la communication d’un souffle d’enthousiasme auprès des auditeurs concernés. Quelle que soit l’œuvre produite par le poète de Jésus-Christ dont il est question, qu’elle se concrétise sous la forme d’un acte pratique de la vie quotidienne, ou même d’un silence éloquent, elle est appelée à transmettre, dans l’échange entre les êtres humains, un souffle reçu de Dieu. La poésie existe, à ce titre, comme un moyen parmi d’autres pour répondre à cette vocation ; sans doute comme un moyen privilégié, car elle est directement au contact de mots qui participent de l’essence de la Parole.