Chaque jour, le site Pain quotidien propose un extrait de la Bible, un texte de méditation rédigé par un pasteur, un extrait de psaume ou de cantique et une proposition de prière téléchargeable au format PDF. Retrouver la lecture du jour sur www.painquotidien.net
Lecture quotidienne de la Bible
Les textes pour la lecture quotidienne de la Bible suivent la liste proposée par la Communauté de travail œcuménique pour la lecture de la Bible. Elle permet de parcourir une fois l’Ancien Testament et deux fois le Nouveau Testament en huit ans.
Du lundi au samedi, chaque page donne la référence de la lecture continue et entre parenthèses celle du verset cité par l’auteur, qui propose un commentaire et une strophe de cantique des recueils Alléluia ou Arc-en-ciel. Une introduction biblique et théologique est proposée chaque fois qu’un nouveau livre est abordé.
Le dimanche. Pour inscrire la lecture suivie de la Bible dans un cheminement liturgique, des éléments sont proposés sur deux pages. La première page donne le nom et le thème du dimanche, le psaume, la parole de la semaine et la liste des lectures en usage dans l’Union des Églises protestantes d’Alsace et de Lorraine (UEPAL). La deuxième page donne la liste des lectures dominicales en usage dans l’Église protestante unie de France, adaptée du lectionnaire des dimanches de l’Église catholique. Comme pour la semaine, il y a un verset du texte, sa référence, une méditation et une strophe de cantique.
Les couleurs liturgiques. Les différents temps liturgiques sont repérables à leur couleur : le violet, couleur de l'attente, marque le temps de l’Avent et du Carême, le blanc, couleur de la lumière divine, marque le temps de Noël et le temps de Pâques, le vert, couleur de la vie, marque les périodes non festives après l’Épiphanie et la fête de la Trinité, et le rouge, couleur du feu de l’Esprit saint, marque la Pentecôte et les Fêtes de l’Église, comme la Réformation…
Le mot d’ordre de l’année et la parole du mois sont également proposés par la Communauté de travail œcuménique pour la lecture de la Bible.
Mot d'ordre 2024 : Que tout ce que vous faites soit fait avec amour.
1 Corinthiens 16, 14
Je ne suis pas sûre que je me sentirais bien parmi les chrétiens de Corinthe. Trop de bruit, trop d’enthousiasme, trop de dons, trop de mots (compréhensibles et incompréhensibles), trop de spiritualité, trop de tout. Ils m’épuisent.
Faut dire qu’ils viennent de loin, ou de bas. Quand Paul leur rappelle leur passé, ce n’est pas glorieux : « Il n’y a pas parmi vous beaucoup de sages…, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup de nobles. Dieu a choisi ce qui est fou…, ce qui est faible…, ce qui est vil…, ce qu’on méprise » (1 Co 1, 26-28). Et malgré le choix de Dieu, malgré les soins de Paul, qui les a « engendrés » (4, 15), qui leur a « donné du lait » (3, 2), les résultats sont mitigés.
Certes, ils ont des cultes très animés, ils chantent, ils prophétisent, ils parlent des langues inconnues, celles des anges sans doute (chap. 14) ; certes, ils sont « sur la voie du salut » (15, 2) ; certes ils se passionnent pour les manifestations les plus spectaculaires de l’Esprit (chap. 12). Mais le verdict de l’apôtre est sévère : « vous êtes encore charnels » (3, 2) ; on déplore parmi eux certains comportements manifestant « une inconduite telle qu’on ne la rencontre même pas » chez les non-chrétiens (5, 1) ; « quelques-uns se sont gonflés d’orgueil » (4, 18) ; la célébration de la cène se fait au cours de banquets où certains sont ivres (chap. 11). Les reproches pleuvent, j’en passe et des pires.
Pourtant, c’est à cette Église bigarrée, agitée, bouillonnante, exubérante et fatigante que Paul écrit ce que tous s’accordent à reconnaître comme son plus beau chapitre, le treizième, celui qu’on intitule souvent « l’hymne à l’amour ». Toutes les exubérances spirituelles des Corinthiens n’ont aucune valeur si eux-mêmes ne sont pas remplis d’amour. « L’amour est patient, l’amour est bon…, il ne cherche pas son propre intérêt, il ne s’irrite pas… ; il pardonne tout, il croit tout, il espère tout, il endure tout » (13, 4-7).
C’est à cette Église de Corinthe, un peu folle, exaltée et incohérente, qu’il donne le mot d’ordre, à la fin de sa lettre : « Que tout ce que vous faites soit fait avec amour » (16, 14).
Je ne pense pas que Paul se moque des Corinthiens. C’est un vrai mot d’ordre, pas une devise gravée aux frontons, haut, très haut, inaccessible, mais un mot d’ordre pour eux – pour nous en 2024 ! – bien concret, à faire. Non pas à dire, à répéter, à noyer sous les mots, fût-ce des mots d’anges. À faire !
Et il y a tant à faire, tant à faire dans une vie, dans une minute, dans une année ! Paul invite les Corinthiens si zélés, si débordants d’énergie, si actifs, à considérer tout ce qu’ils font, tout ce qu’ils feront, tout ce qu’ils pourraient faire, toute cette multitude de gestes, d’attitudes, de comportements, d’entreprises… Toute cette activité serait néant s’il lui manquait l’ingrédient de l’amour.
Mais Paul y croit : toute cette activité sera baignée d’amour, de l’amour du chapitre 13. Chaque action sera patiente, chaque entreprise sera juste, chaque geste sera vrai, chaque attitude pardonnera, chaque agissement espérera, chaque comportement aimera.
Que les 366 jours de 2024 soient comblés de nos faits et gestes aimants !
Corinne Egasse, préface
